L’élevage durable est devenu une priorité pour les secteurs de l’agriculture et de la santé animale. L’initiative de santé publique « Une seule santé » (One Health) propose une vision holistique pour relever les enjeux de santé animale, humaine et environnementale. Cette approche reconnaît l’interdépendance entre la santé des animaux, celle des humains et celle de l’environnement, cherchant à créer des systèmes d’élevage plus durables et résilients.
Santé animale et systèmes d’élevage durables
Les systèmes d’élevage traditionnels peuvent entraîner des conséquences pour la santé publique, telles que la propagation de zoonoses (maladies transmissibles entre les animaux et les humains) et l’utilisation excessive d’antibiotiques, qui peut générer une résistance antimicrobienne. Le secteur de l’élevage contribue également aux émissions de gaz à effet de serre, à la dégradation des terres et à la consommation élevée d’eau. Transformer ces pratiques pour les rendre plus durables nécessite une attention particulière à la santé animale.
L’approche « Une seule santé » : principes et application
L’approche « Une seule santé » vise à intégrer les dimensions de santé animale, de santé publique et de protection environnementale dans une seule stratégie coordonnée. Cela implique une collaboration étroite entre les vétérinaires, les agronomes, les médecins et les écologistes, afin de surveiller les risques sanitaires, limiter les impacts environnementaux et assurer le bien-être animal.
Les principales actions de cette approche incluent :
- Surveillance des maladies animales : Un suivi régulier de la santé animale permet de prévenir les épidémies et de contenir les zoonoses avant qu’elles n’aient un impact majeur. Des systèmes de biosécurité, comme le contrôle des conditions sanitaires dans les fermes, sont essentiels pour réduire les risques de propagation des maladies.
- Réduction de l’utilisation des antibiotiques : Le recours responsable aux antimicrobiens réduit les risques de résistance. De plus, l’adoption de pratiques d’élevage favorisant une meilleure immunité animale (alimentation équilibrée, conditions de vie adéquates) permet de limiter le besoin d’antibiotiques.
- Respect des normes de bien-être animal : L’UE a établi plusieurs réglementations pour garantir le bien-être des animaux d’élevage. Par exemple, la directive 98/58/CE fixe les normes minimales de protection des animaux dans les élevages, en exigeant des conditions de vie qui répondent à leurs besoins biologiques.
Impact environnemental et cadre réglementaire
Les systèmes d’élevage durables visent à minimiser leur empreinte écologique tout en favorisant la santé animale. Pour y parvenir, la réglementation européenne impose des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC), par exemple, plusieurs initiatives incitent les agriculteurs à adopter des méthodes d’élevage plus écologiques, telles que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la gestion durable des sols et de l’eau, et la limitation de l’usage des antibiotiques pour éviter la résistance antimicrobienne.
La Directive Nitrates et la Directive Cadre sur l’Eau illustrent également cet effort réglementaire en visant une meilleure qualité de l’eau et une réduction de la pollution agricole. Ces mesures encouragent les éleveurs à utiliser des méthodes de gestion des effluents plus responsables et à éviter les excès d’engrais, contribuant ainsi à la préservation des écosystèmes environnants.
L’approche « Une seule santé » au cœur de la durabilité
L’adoption de l’approche « Une seule santé » dans les systèmes d’élevage s’intègre bien dans cette dynamique de respect environnemental et de bien-être animal. En reliant la santé animale à celle des humains et de l’environnement, elle préconise une gestion intégrée des ressources naturelles, limitant l’impact de l’élevage sur la biodiversité.
Avec la mise en œuvre de ces cadres réglementaires et l’adhésion croissante à des pratiques durables, les systèmes d’élevage peuvent évoluer vers des modèles qui contribuent à un écosystème plus équilibré, tout en renforçant la résilience des exploitations face aux défis futurs.